Ateliers 2023

Or, pendant ce temps, beaucoup d’industriels de par le monde ne se posent pas la question sur leur impact et continuent à développer leur activité, dont les fruits participent, au moins partiellement, au progrès scientifique, tout en contribuant en parallèle à l’émission de gaz à effet de serre. Si on conçoit que cette position n’est pas viable sur le long terme, la position des scientifiques qui serait de rester cantonnés dans les laboratoires locaux est-elle également défendable ? Comment trouver un juste milieu entre notre besoin permanent d’échange pour construire une connaissance commune et l’impérieuse nécessité de limiter nos impacts sur la planète ? Cela constitue une première question qui renvoie à une forme d’auto-évaluation de nos pratiques de déplacement en lien avec notre activité du point de vue du respect de l’environnement, les universités étant souvent parmi les premiers employeurs dans les zones urbaines.

Au-delà de nos propres pratiques de recherche, c’est aussi dans nos innovations et productions scientifiques que l’on peut trouver des apports substantiels en faveur de l’environnement. Quelles sont les solutions, techniques, méthodologiques, géographiques relevant notamment de la géomatique, ayant un impact environnemental positif ? Nos recherches et nos innovations comprennent-elles déjà cette dimension ? Dans le cas contraire, comment peut-on les (re)penser en y intégrant cet objectif ? Comment mesurer l’impact environnemental de nos recherches ? Tous les projets scientifiques présentant un ou plusieurs aspect positifs vis à vis de l’environnement sont concernés par cette question et peuvent alimenter la réflexion. Ce questionnement sera développé plus spécifiquement à l’échelle de la géomatique appliquée aux problématiques de mobilité et pourra dépasser la simple auto-analyse de nos pratiques, en visant à identifier également les apports de nos travaux dans cette direction. C’est tout l’enjeu de cet atelier qui débattra de ce positionnement sous différentes formes, le point de convergence étant pour chacun des participant.e.s le suivant : dans mes recherches en géomatique, comment puis-je concourir à améliorer la connaissance scientifique, tout en évaluant, voire réduisant effectivement l’impact environnementale, de manière effective ? Quel est mon regard instruit d’expert ? Quels résultats puis-je apporter à l'édifice ?

Les entrées possibles, pour avancer sur ces questions, sont nombreuses et complémentaires. Elles pourront éclairer les pratiques des différents collègues, de différents continents, éventuellement en les comparant quand c’est possible. Plusieurs points de vue apparaissent (non exhaustif). 

1. Regard critique et introspectif sur nos pratiques et nos institutions

• Au siècle des lumières, beaucoup d’échanges étaient épistolaires, à cause des temps de parcours rédhibitoires. La géomatique va-t-elle connaître l’émergence de projets scientifiques virtuels, voire en Metavers où les partenaires seront représentés, sans se connaître physiquement ? Pourront-ils fonctionner et comment ? (exemple : projets PEPR français)
• Quels outils sont aujourd’hui mis en œuvre dans les laboratoires et les universités, les organismes de recherche pour réduire l’impact carbone, tout en maintenant une activité scientifique ouverte et internationale ? Connaît-on leur efficacité, en particulier pour des projets en géomatique ? (exemple : Plan de Mobilité des universités)
• L’espace géographique étant une donnée essentielle pour l’évaluation des impacts carbone, la géomatique a-t-elle une carte à jouer et une spécificité pour inventer des approches de montage et de réalisation de projets scientifique optimisant le rapport science/environnement ? Sur quels types de projets ? (exemple : localisation optimale de facilités urbaines)

2. Production de recherches à impact socio-environnemental mesuré, en lien avec la science de l’information géographique

• Certains développements de méthodes scientifiques peuvent paraître positifs de prime abord pour l’environnement, mais leur analyse systémique peut révéler des effets de bords imprévus, donc la connaissance est une contribution essentielle dans l’évaluation des processus, relativisant et contextualisant les apports scientifiques (exemple : impact négatif des VTC type Uber)
• Dans d’autres cas, les chercheurs ont pu développer des approches maîtrisées avec des métriques prouvant l’impact positif des résultats obtenus sur l’environnement (exemple : pratiques de covoiturage dans des contextes de Responsabilité Sociétale des Entreprises)
• Au-delà de ces analyses environnementales, on peut ajouter une dimension sociologique et notamment certains effets liés aux contraintes spatiales sur les populations (exemple : vignettes Crit'Air en France ou mise en place et impact socio-spatial des Zones à Faible Émission), ainsi que, plus généralement, toute réflexion sur les impacts des nouvelles contraintes environnementales sur les sociétés.

Notons que les différentes propositions à l’atelier pourront :

• concerner tout type de thématique : mobilité terrestre ou aérienne de personnes, transport de marchandise sur terre ou en mer, flux et trajectoires en tous genres...
• avoir recours à tout type de méthode : entretiens, enquêtes, statistiques, méthodes d’optimisation...
• faire l’objet lors de l’atelier de présentations libres : pitch scientifique, court article, démonstration, poster...

Les propositions seront sous la forme d’un résumé d’une page maximum, avec titre, mots-clés.
Elles sont à envoyer à didier.josselin@cnrs.fr avant le 20 novembre 2023

L’objectif de cet atelier est de lancer l’édition d’un ouvrage collectif sur le thème de l’atelier auprès de l’éditeur ISTE, en version anglaise et française.

La participation à cet atelier pourra être en présentiel ou en distantiel sur ZOOM .

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Sujet: Atelier MISE Journées du GDR MAGIS
Heure: 24 nov. 2023 09:00 Paris
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